dimanche 24 août 2008

Une invitation

Afin de structurer davantage les propos au sujet de l'orgue Kern de Saint-Thibaut de Marly - Le Pecq, je vous invite sur le site lamidesorgues.webnode.com/

A très bientôt.

mercredi 25 juin 2008

Un programme varié et engageant

Les festivités d'inauguration de l'orgue de Marly/Le Pecq ne se sont pars arrêtées au 4 mai 2008. Cette date en a en effet seulement marqué le début. Dès la semaine suivante, le titulaire conviait les pianistes à découvrir les claviers de l'orgue, si différents de celui d'un piano, et à se familiariser avec les "jeux".
Le 15 mai, ce fut au tour de François-Henri Houbart d'honorer le travail de Daniel Kern par un récital flamboyant. On y rencontra Bach, Buxtehude

jeudi 22 mai 2008

Réception, bénédiction, inauguration


Et le grand jour arriva. C'était un dimanche. Ce fut le 4 mai 2008.

Je témoigne, mais je suis peut-être l'un des moins bien placés pour le faire. Plus de 1500 personnes ont participé en tant qu'auditeurs à cette journée festive et forte en émotions. En effet, comme le dit l'adage, "on ne peut être à la fois juge et partie". Or Ktésibios a mis son grain de sel dans la conception de l'instrument du Pecq, dans sa mise en place, dans le programme du concert inaugural et jusque dans la cérémonie de bénédiction. Et, en plus, officiant à la console, il n'était pas à la meilleure place d'écoute, même si nombreux furent les envieux. Et mon petit doigt me dit que la liste de ceux-là n'a pas fini de s'allonger !

Vendredi 2 mai : l'orgue est réceptionné

Alors que le facteur d'orgues a terminé le montage, l'harmonisation et l'accord de l'instrument, il livre le fruit de son travail au client pour le transfert de propriété. C'est le maître d'œuvre, Eric Brottier, qui a la main pour accepter ou refuser le chantier, avec ou sans réserve. Bien évidemment, les principaux acteurs de cette construction étaient présents, de Mme Marie-Claire Alain, marraine de l'orgue, à Louis Rosset, président des Amis des orgues de Saint-Thibaut, en comptant Susan Landale, organiste internationale, Philippe Vincent, architecte, le père Jean-Pierre Alloucherie, de la commission épiscopale Arts et liturgie, ou le futur titulaire.
Eric Brottier a manifestement pris beaucoup de plaisir à jouer cet orgue, longuement. Et il a accepté "le chantier", avec une réserve officieuse sur... "la serrure des volets de la console, inesthétique".
Cependant, on a pu constater que le "tempérament" de cet instrument était très trempé. On en reparlera... Magnifique réalisation, tant visuelle que mécanique et musicale !

Dimanche 4 mai 2008
C'est donc à peine deux jours plus tard qu'a eu lieu l'inauguration officielle de l'orgue Kern de Saint-Thibaut. Cela ne laissa pas beaucoup de temps aux organistes pour venir répéter et se mettre en doigts ou en pieds ce nouvel instrument. Or parmi eux, il en est un qui mène double vie et, qui plus est, devait non seulement ouvrir le concert, mais surtout interpréter lors de la cérémonie de bénédiction de courtes improvisations et trois pièces de sa composition en "première mondiale"… En dehors des cantiques habituels de la messe, ce n'est pas moins de 25 morceaux qu'il a interprétés. On mesure le défi…


Des mains pour chanter, celles du titulaire.

D'autant que dans cette aventure une chorale paroissiale d'amateurs méritants était engagée. Elle eut la lourde tâche de créer les œuvres inédites, d'ailleurs de ce fait limitées à trois sur les cinq que comporte l'ordinaire (Credo et Sanctus ayant été laissés de côté… Sans doute pour une prochaine occasion). Malgré la nouveauté de l'écriture donnant à l'orgue le premier rôle, cette musique liturgique fut convaincante (je ne parle pas ici de "beauté", qui est une notion très subjective), pour deux raisons au moins : les paroles de la messe y étaient particulièrement intelligibles — ce qui est rare dans les interventions de chœur —, et parce que les choristes avaient dû bûcher pour se mettre rythmes et modulations dans la voix. Or cet effort se révéla particulièrement salutaire. Quant au dessein du compositeur, je vous invite à lire le commentaire préliminaire qu'il fait de sa Messe pour une bénédiction.


L'église Saint-Thibaut accueille 800 personnes… assises. Debout, un peu plus !

4 mai 2008

Bénédiction des nouvelles orgues

Le nouvel orgue de St Thibaut premier orgue du XXIe siècle dans les Yvelines, est en cours de finition.
Mgr Eric Aumonier présidera la messe solennelle au cours de laquelle le nouvel orgue sera béni.

Un concert inaugural de gala sera donné l’après-midi, avec la participation de :
- Marie-Claire ALAIN, organiste titulaire de l’orgue de l’église St-Germain de St-Germain-en-Laye,
- Susan LANDALE, organiste titulaire de l’orgue de St-Louis des Invalides,
- Eric BROTTIER, organiste conseil pour le ministère de la Culture,
- Et, en ouverture, Patrice LAUNAY, concepteur de l’orgue et son futur organiste titulaire.



La bénédiction et la messe inaugurale
Le principe de cette cérémonie est de consacrer l'orgue à son usage liturgique, de confirmer au milieu du peuple son rôle de "porteur de l'Esprit". C'est pourquoi, l'assemblée se regroupe d'abord sans intervention de l'instrument, chantant ainsi a cappella. Puis l'évêque (en grec episcopos, mot à mot le "superviseur"), après avoir béni et aspergé l'orgue, l'interpelle huit fois : "Éveille-toi, orgue, instrument sacré. Entonne la louange de Dieu, notre créateur et notre père." Et ainsi de suite : "Célèbre Jésus", "Chante l'Esprit-Saint", "Élève nos chants et nos prières vers Marie", "Fais entrer l'assemblée des fidèles dans l'action de grâce du Christ", "Apporte le réconfort de la foi à ceux qui sont dans la peine", "Soutiens la prière des chrétiens" et "Proclame gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit". À chacun de ces appels l'orgue répond par une pièce improvisée, évocatrice, qui à la fois fait découvrir les ressources de ses sonorités.


Mgr Eric Aumonier remonte l'allée centrale.

L'orgue entonna ensuite le Kyrie eleison de Patrice Launay, chanté par la chorale. Suivit le Gloria du même compositeur, le troisième volet de cette Messe fut l'Agnus Dei. Mais auparavant on put entendre pendant l'offertoire Michel Klaeylé, que l'on retrouva dans des pièces de Bach, après la sortie (Concerto de Haendel), jouée par le titulaire.

Avant de dire un mot du concert de l'après-midi, laissons au compositeur de la Messe pour une bénédiction de soin d'expliquer son dessein.

« Les quatre pièces [trois en définitive] qui vont rythmer la bénédiction du nouvel orgue de Saint-Thibaut sont complétés par un Credo. Elles forment ainsi l'ordinaire d'une messe selon le canon romain.
L'ensemble est à dessein concis et ne prétend pas déployer les fastes d'une grand-messe solennelle. Cependant, le traitement musical et temporel de chaque composition respecte l'esprit du texte et du moment liturgiques, principe baroque de la Contre-Réforme.
Le traitement mélodique est syllabique, comme le veut l'usage le plus répandu du chant des chrétiens. Volontairement, il n'est pas lyrique. La forme est donc ramassée, mais non monolithique. L'alternance des interventions de l'orgue et des variations des effectifs du chœur puis de l'assemblée modèlent des pleins et des déliés. Naît ainsi une respiration qui nourrit l'inspiration de la ligne mélodique. Et l'essence de l'orgue n'est-elle pas celle du chant, de la respiration, le souffle, l'esprit ?

Des invariants compositionnels renforcent l'esprit unitaire de cette Messe pour une bénédiction.

1° En premier lieu, l'orgue — puisqu'il est au centre de la cérémonie — est traité comme un soliste et non comme un simple instrument accompagnateur. Sa partie fonctionne comme une pièce instrumentale à part entière.

2° Ensuite, le traitement structurel de chaque chant est trinitaire et joue sur l'alternance entre sections regroupant le chœur et l'assemblée, sections tenues par un ou deux pupitres (voix d'hommes seules, altos et barytons, sopranos et ténors) et sections dévolues aux quatre voix du chœur. Ce jeu alternatif a une double valeur, symbolique et musicale. Chaque section figure la participation d'un groupe constitutif de l'Église. Quand l'assemblée s'allie au chœur, c'est le peuple tout entier qui s'exprime. Les quatre voix du chœur sont l'écho de l'Église constituée. Les pupitres masculins prennent le rôle du clergé, de l'officiant.

3° Le troisième axe de ces compositions est constitué par la juxtaposition systématique du texte originel grec ou latin et de sa version française. Et ce n'est pas un hasard si les paroles canoniques sont confiées aux pupitres “quasi solistes" figurant le clergé.

4° Orgue d'esthétique baroque oblige, le compositeur s'est plu à des "clins d'œil" musicaux évoquant les XVIIe et XVIIIe siècles. Leur but ne vise pas l'anecdote, mais à éveiller la mémoire culturelle commune.
Église moderne et orgue contemporain obligent, le traitement, notamment harmonique, prend de la distance avec le Grand Siècle, même s'il garde un principe fondamental de l'esprit baroque : la musique suit le texte. Il ne faut donc pas y chercher une musique d'ambiance ou de pathos, ni une musique imitative, mais un chant spirituel, habité. »



Équilibre et concentration, l'organiste répète ses propres compositions.

« Évocation pièce par pièce


KyrieMaître, sois compatissant
Cette démarche pénitentielle est conçue comme un rituel d'accueil. Humblement, le peuple invité à partager la table du Maître demande à se faire accepter. Ici se forme le rassemblement, l'église (ecclesia), autour de la Table. Le chant est présenté de manière trois fois trinitaire : au peuple tout entier, qui chante en langue vernaculaire (Maître, sois compatissant), répond la démarche rituelle du clergé, en grec (Kyrie elesison). Cette même inclinaison fonde l'Église, que figure le chœur, reprenant Maître, sois compatissant.

GloriaGloire à Dieu et Paix sur la Terre
Nature et structure sont ici très différentes de celles de la prière d'entrée. À l'hymne à la gloire de Dieu proprement dite s'adjoignent quatre moments : une aspiration à la paix sur terre, une phase rituelle d'affirmation de la foi, un rappel de la démarche pénitentielle, et une doxologie trinitaire. Le prélude par lequel l'orgue introduit cette hymne dans un style concertant est repris in extenso en conclusion comme soutien de l'Amen final. Dans cette pièce, en définitive assez complexe, se côtoient un traitement symbolique typiquement baroque et des modulations harmoniques modernes.

SanctusSaint, saint, saint
La symbolique baroque est encore plus patente dans cette acclamation eucharistique. Les deux parties, Cantique d'Isaïe et Benedictus, sont précédées par un prélude à l'orgue en motifs arpégés ascendants. C'est le regard d'Isaïe qui s'élève vers le ciel où chantent les séraphins. Chacune des sections conclut par le Hosanna, ryhtmé et clamé haut et fort. À la tonalité de Fa majeur du Cantique d'Isaïe répond celle de La mineur très modulée du Benedictus. Sur la reprise des arpèges en contrepoint de l'orgue, le Sanctus est chanté en latin par tous, car l'eucharistie rassemble tout le monde et n'oublie personne.

Agnus DeiAgneau divin
Les paroles de ce chant du partage sont très belles, mais complexes. Le Christ que l'on a fêté et acclamé, l'hôte qui nous accueille, le maître de la maison des fidèles se fait offrande, victime sacrificielle et rédempteur. La ligne mélodique très travaillée, toute en douceur, comme l'agneau, est aussi perturbée par le conflit entre notre essence pécheresse et notre aspiration à la sanctification. L'orgue en clausule de chacune des trois sections appose une note de sérénité. Y fait suite à chaque fois le chant en latin, pris à la relative mineure, c'est-à-dire en Ré mineur, dans un rythme plus allant et sur une mélodie plus assurée. Il est confié aux seuls ténors dans le premier mouvement. Puis les barytons interviennent en contrepoint. La troisième fois, toutes les voix viennent participer à cette communion dans la paix du Christ. Le chant du partage eucharistique termine sur les paroles de paix. A cappella et en latin, puis avec l'orgue en bourdon. »

mercredi 19 mars 2008

L'un se retire, l'autre arrive…

Le 1er février 2008, l'orgue Merklin qui occupait la chapelle de gauche du chœur de l'église Saint-Thibaut a été démonté par M. Maciet, organier.

Bien que cela ce soit fait dans la plus stricte intimité, l'émotion était bien là. Cet instrument, faut-il le rappeler, a accompagné les offices dominicaux, ainsi que les fêtes carillonnées, les mariages et les obsèques depuis 1965. Il a même assuré plusieurs concerts en compagnie de cuivres, de cordes, de chœurs et en soliste. Eh si ! Notamment avec Susan Landale. Comme quoi, l'humilité peut rendre de grands services et procurer de belles joies…

Voici quelques vues de cet événement, qui n'en fut pas un.
Adieu,vieil ami, ou plutôt, bonne continuation ! En effet, tu es attendu à Équevilly… de pied ferme.


L'orgue Merklin, tel qu'il était placé à Saint-Thibaut.

Les tuyaux de montre sont déposés précautionneusement.

Après la dépose de la Montre, la claustra est démontée.
C'est plus rapide à défaire qu'à construire !


Et arriva le mois de mars.
Dès le troisième jour, un grand chantier s'installa dans l'église du Pecq. Le nouvel orgue, après quelques finitions apportées à l'édifice lui-même, fait son apparition dans ce qui deviendra bientôt son domaine, Saint-Thibaut. Déjà, il est fier, lançant son ossature à 8,50 m de haut sous la flèche du sanctuaire. Mais bientôt, quand l'harmoniste lui aura donné sa voix, il devra se donner au service du culte et de la musique (avec un grand M ?).

Oui, oui, et comment est-il cet orgue ? Jugez plutôt sur pièces :

Vue général du chantier dans l'église Saint-Thibaut le 05 mars 2008.

État d'avancement au matin du troisième jour de montage.

Pour l'instant, le squelette de l'orgue mobilise les charpentiers.

À l'intérieur, l'abrégé est disposé horizontalement.

Vue sur la tringlerie.

Le demi-buffet de gauche abritera les tuyaux du clavier de Pédale.

L'orgue Kern en construction, vu de la nef.

Et, magie du travail du facteur d'orgue, dix jours plus tard.
L'orgue en situation.

mardi 12 février 2008

Qu'est-ce qu'un orgue ?

Voilà qu'on me demande : “Qu'est-ce qu'un orgue, Ktesibios ?”
C'est un instrument de musique, l'un des plus anciens, le premier à clavier. Mais c'est aussi le premier instrument à vent dans lequel l'homme ne souffle pas directement. C'est surtout le plus gros, le plus grand, le plus puissant et celui qui possède la plus grande amplitude, si l'on excepte l'orchestre. Du reste, il y a beaucoup de similitudes entre l'orgue et l'orchestre — et les Romantiques feront de l'orgue un instrument orchestre. Tous deux sont polyphoniques, regroupent plusieurs timbres capables de sonner ensemble et d'en engendrer de nouveaux. La grande différence qui les distingue est que le chef d'orchestre “joue” des instrumentistes, tandis que l'organiste joue d'une machine.

Bien, voilà qu'on dit que l'orgue est une machine. Sûrement, et c'est de cela que vient son nom. Lat. organum, i, n., du grec organon, ou, n. : construction, machine, appareil. Oh, oh ! Cela veut-il dire que le joueur d'orgue est un machiniste ? Certes, certains le disent. Demandez donc à un pianiste ce qu'il pense de jouer de l'orgue. Il vous répondra : “C'est un appareil sans âme, indomptable. Que l'on frappe la touche ou qu'on la caresse, il en sort toujours le même son, qui retentit tant qu'on tient enfoncée la note toujours avec la même force, la même vibration, la même tenue. Il n'y a rien à en tirer…” D'autres s'affolent : “D'abord, on est agressé par trois claviers, tout un tas de boutons, de tirettes, de pédales disposés partout. De plus, on ne sait où mettre les pieds sans faire rugir cet abominable monstre. C'est une machine mégalomane, diabolique…”
Le côté grandiose et effrayant plaisait en effet aux Romains, lors des jeux du cirque, par exemple, comme lors des fêtes religieuses, mais il a longtemps déplu aux chrétiens. Il faut les comprendre ! L'orgue a souvent accompagné leur martyre dans l'arène… Tandis qu'eux-mêmes recherchaient une vie d'humilité et de sincérité. Pour proclamer Dieu, leur petite voix chétive suffisait, la ferveur et la conviction de leurs chants en faisaient la grandeur. Et la beauté.


Bon, l'orgue, une machine. Et comment ça marche ? En premier lieu, malgré qu'en aient les pianistes, l'orgue a pour destination de faire de la musique. C'est un instrument à vent et la “machine” ne sert qu'à la distribution du souffle nécessaire à son fonctionnement.
Ainsi, on peut admettre qu'il comprend quatre parties :
1° une soufflerie qui produit le vent (air sous pression calibrée),
2° une tubulure qui conduit le vent à des tuyaux (porte-vent, laye),
3° une mécanique qui transmet le jeux de l'instrumentiste (touche, abrégé, soupape, registres),
4° des tuyaux sonores qui forment à proprement parler la partie musicale.

Ces quatre parties sont constitutives de la notion d'orgue. Un “orgue” électronique n'est pas un orgue, puisqu'il ne fonctionne pas avec de l'air sous pression ; c'est un synthétiseur, qui imite par numérisation et par mélange les sonorités de l'orgue. Mais sa partie sonore est constituée de haut-parleurs (vibrateurs électriques faisant résonner une membrane tendue).

Que faut-il donc faire pour que l'orgue (le vrai) fonctionne ? Primo, il faut gonfler des soufflets en mettant en route une soufflerie électrique. Autrefois, il y avait des Shadocks, des souffleurs qui actionnaient les pistons constamment fournir en air les soufflets. Le rôle de ces derniers est maintenir l'air sous pression. L'organiste, assis devant ses claviers et au-dessus du pédalier, va commencer par “tirer un ou plusieurs jeux”. Il va donc choisir le ou les timbres qu'il veut faire entendre, et pour cela il ouvre un registre au moyen d'une des manettes qui encadrent les claviers. L'air pourra souffler dans les tuyaux fichés au-dessus de ce registre. Quand l'organiste enfonce une touche, il ouvre une soupape au pied des tuyaux qui correspondent à la note, mais seul celui dont le registre est “ouvert” recevra l'air. Le vent souffle dans le tuyau et produit le son qui résonne dans le tube. Tant que la touche est enfoncée, l'air continue de faire vibrer la colonne sonore du tuyau. C'est ainsi que l'on peut tenir les notes très longtemps sans que le son faiblisse (contrairement au piano, où le son va en s'affaiblissant jusqu'à mourir).

Récapitulons. Les registres commandent tous les tuyaux d'un même timbre, tandis que les soupapes commandent tous les tuyaux d'une même note. Les soupapes font entrer l'air sous pression dans des “gravures” correspondant chacune à une hauteur de note précise. Elles sont perpendiculaires aux registres. Pour qu'un tuyau sonne, il faut donc que la soupape correspondant à sa hauteur soit abaissée et que le registre correspondant à son timbre soit ouvert.


Mécanisme à simple laye, soupapes et registres coulissants.


Voilà pour ce qui est de la mécanique. Je passe sur les prouesses techniques qui permettent à un simple clavier d'un mètre de large de commander “directement” des tuyaux parfois éloignés de plus de dix mètres. Mais il est une autre caractéristique de cette fabuleuse machine à musique qu'est l'orgue, c'est de “fabriquer” des sonorités par synthèse additive ou par synthèse soustractive.

L'orgue est un synthétiseur ! Oui, l'orgue classique (depuis le XIVe siècle…) permet des mélanges de timbres et d'harmoniques pour créer des sons résultants. C'est pourquoi l'organiste distingue les jeux de fond des mutations. Les jeux de mutation favorisent tel ou tel harmonique (mutation simple) ou les mélangent (mutation composée). Le Plenum est atteint quand tout l'édifice des mélanges est construit (tous les jeux tirés) pour une même note.

Prenons un exemple : la base harmonique de l'orgue classique est la voix humaine, qui correspond au jeu de fond de 8' (huit pieds). Celui-ci sonne dans le ton du piano, c'est-à-dire la note écrite. Si l'on monte les harmoniques, on aura l'octave aiguë, donc un 4' (tuyaux deux fois plus petits). Puis viennent dans l'ordre la quinte, la tierce, la quarte de nasard. L'édifice complet est alors formé de ces jeux : fondamentale de 8', octaves de 4' et 2', quinte et tierce. L'organiste doit ainsi ouvrir les cinq registres avant de jouer une note. Ou bien, il peut choisir le jeu appelé Cornet, qui comprend pour chaque note les cinq tuyaux de 8', 4', 2', de quinte et de tierce.


La synthèse soustractive consiste à priver ce bel édifice d'un de ses éléments compris entre la fondamentale et l'harmonique le plus aigu. On crée ainsi des “mélanges creux”.

Les grandes orgues sont constituées de plusieurs orgues qui s'étagent et se complètent. L'orgue classique français est conçu en profondeur par rapport à l'auditeur. Sur le devant, le Positif (dans le dos de l'organiste), le Grand Orgue sur le devant du grand corps du buffet (au-dessus de l'organiste), le Récit dans sa partie haute, à l'intérieur du buffet et parfois dans une boîte expressive (XVIIIe siècle), au-dessus se place l'Écho, derrière se tient le sommier de Pédale. L'orgue d'Allemagne du Nord est, quant à lui, construit en hauteur, la Pédale encadrant l'édifice.

Tout cela ne serait rien sans le zèle de l'instrumentiste, qui, lui, n'est pas une machine, mais pilote cet incroyable appareil du bout des doigts et des pieds. Sa place se situe devant la console, qui regroupe ainsi les claviers manuels, les tirants de registres, le pédalier (clavier de Pédale) et les différentes commandes annexes (accouplements, tirasses, etc.).

Alors, maintenant vous avez compris ce qu'est un orgue. Une machine… possédée par l'esprit.

mercredi 30 janvier 2008

Dix années de travail

Le projet élaboré par les Amis des Orgues de Saint-Thibaut (AOST) fut retenu par la Commission nationale des orgues non classés et défendu par le conseil général des Yvelines ainsi que les municipalités du Pecq et de Marly-le-Roi. Le budget global fut estimé à quelque 400 000 €. Le financement est assuré grosso modo pour un quart par l’État, un quart par la Région Ile-de-France, un sixième par le département des Yvelines, un dixième par l’Association diocésaine de Versailles, propriétaire de l’église et destinataire de l’instrument, 3% par les communes, 7,5% par des fonds parlementaires débloqués par les députés du secteur (Marly et Le Pecq ne se situent pas dans la même circonscription). Les 11% restants sont pourvus par les fonds récoltés pas l’association elle-même.

Mais tout ce beau montage était suspendu à la signature du ministre de la Culture. Cela, comme aurait dit Fernand Reynaud, a mis « un certain temps ». M. Donnedieu de Vabres signa toute fin 2004 la convention qui devait tout débloquer.

Un appel d’offres fut lancé en 2005 dans le Bulletin officiel des marchés publics en direction des facteurs d’orgues européens et un technicien conseil agréé par le ministère choisi pour défendre le projet et assurer le bon déroulement des opérations jusqu’à la réception de l’orgue. Il s'agit d'Éric Brottier.
Les facteurs intéressés furent tenus au courant des aspirations et exigences inhérentes au projet de ce nouvel orgue. Sur les quatorze candidatures reçues, la commission d’examen en retint d’abord huit susceptibles de correspondre au plus près au projet de l’association. Parmi les propositions affinées par les facteurs d’orgues pressentis, quatre furent retenues pour aboutir à un devis accompagné de plans détaillés, qui devait être défendu le 12 janvier 2006 devant la commission de sélection. Après la prestation de chacun des impétrants, la commission choisit à l’unanimité le projet de la Manufacture d’orgues Kern de Strasbourg (67). Après quoi il fallut soumettre ce choix à l’agrément ministériel.

Voici la composition définitive de l’orgue Kern de Saint-Thibaut au Pecq.

Dans le tableau, les couleurs correspondent aux types de jeu.
Vert = Jeu de fond à bouche (type flûte à bec)
Rouge = Jeu de mutation simple (un tuyau par note)
Bleu = Jeu de mutation composée (plusieurs tuyaux par note)
Orangé = Jeu d’anche (type clarinette).


1er clavier : Grand-Orgue – 10 jeux *
1. Quintaton 16’
2. Principal 8’ (jeu de montre)
3. Rohrflöte 8' (Flûte à cheminée)
4. Principal 4’
5. Octave 2’
6. Quinte 2’2/3
7. Cornet V
8. Mixtur IV (Fourniture)
9. Dulzian 16’ (Douçaine)
10. Trompette 8’

* A ces 10 jeux s'ajoute la Viole de Gambe 8', commune au Positif et au Grand-Orgue.

2e clavier : Positif – 8 jeux
1. Bourdon 8’
2. Viole de Gambe 8’
3. Spitzflöte 4’ (Flûte à fuseau)
4. Octave 2’
5. Nasard 2’2/3
6. Quinte1’1/3
7. Sesquialtera II
8. Krummhorn 8’ (Cormorne)

Pédalier : Pédale – 5 jeux
1. Soubasse 16’
2. Principal 8’
3. Flûte 4’

4. Posaune 16’ (Trombone)
5. Trompette 8’

Cet ensemble est complété par l’Accouplement du clavier de Positif sur celui de Grand-Orgue et par les Tirasses, qui appellent au pédalier les jeux tirés au Grand-Orgue ou au Positif. Un autre dispositif, dénommé Tremblant, en variant légèrement le débit d’air, confère un vibrato au son émis.


Plan en élévation de l'orgue Kern de Saint-Thibaut au Pecq (78).


Instrument équilibré. Buffet original, pas vrai ?
Mais ce n'est plus l'instrument projeté. Bien qu'il comporte aussi 23 jeux, ceux-ci sont répartis sur deux claviers manuels seulement. La boîte expressive a disparu, tandis que la Pédale s'est étoffée. Et l'originalité alors ? Pourquoi donc ces changements ?

La réponse est dans la réalisation. Une contrainte architecturale a rendu impossible la construction de l'orgue élaboré au départ. La Commission d'art sacré de Versailles a vivement recommandé, avant de donner son accord, que la verrière de l'abside ne soit pas occultée. Le buffet, en conséquence, devait adopter une répartition en deux corps.
Très bien. Mais que placer dans l'un et l'autre demi-buffets ? Celui de droite inclut le Grand-Orgue ainsi que le Positif en gravures alternées. La console y est placée en fenêtre. Cela fait beaucoup à caser dans le même meuble de 3 m x 2,5 m d'emprise au sol. De fait, il n'est pas possible d'isoler le Positif dans une boîte expressive. La préférence s'est portée sur un choix de jeux intéressant et conséquent.
Bon, et dans le corps de gauche, qu'y met-on ? Les jeux de Pédale, qui supportent mieux d'être éloignés de la console et de l'organiste, tant d'un point de vue mécanique qu'acoustiquement. En conséquence, la Pédale a tout le loisir d'être fournie.
Vous comprenez bien qu'un sommier de Récit ne pouvait pas trouver sa place dans cet édifice, à moins de vergettes de 6 m de long, ce qui n'est pas souhaitable.
Or l'option d'un instrument entièrement mécanique, surtout pour la commande des soupapes, a bien été comprise comme une exigence.

En conclusion, ce que l'orgue a painsi perdu en originalité et en richesse des plans sonores, il l'a gagné en fiabilité mécanique et, d'une certaine manière, en cohérence, dans le sens de consistance. Et puis, ce qui est essentiel, cela a permis à cet instrument d'exister et de venir compléter le patrimoine culturel du plateau alpico-marlychois. Car un orgue d'un seul tenant ne pouvait en aucun cas dégager
jusqu'en bas la verrière de l'abside. Or l'instrument devait s'inscrire harmonieusement dans l'architecture typique de cette église des années soixante, toute d'élan et de clarté.

Un mot sur l'église Saint-Thibaut
Je ne peux pas finir aujourd'hui sans faire un petit (tout petit) tour dans cette église “moderne”. Le plan de l'édifice, construit grâce à la volonté et à l'engagement des habitants du plateau, ne reprend pas le symbole de la croix. Pourtant celui-ci est présent: ce sont les verrières de la flèche haute de 35 m qui forment une croix de lumière, dont la croisée est au centre de l'autel. Aussi, celui-ci est placé juste à l'aplomb de la croix qui
à l'extérieur termine cette flèche.
La nef est constituée d'un seul vaisseau sans pilier, reposant sur des voiles minces en béton décalés les uns par rapport aux autres, qui permettent ainsi de loger entre eux des verrières tournées vers l'autel.
A
u-dessus du narthex, une tribune de quelque 300 places est adossée à un très beau vitrail, large comme la nef. La toiture suspendue, en bois, forme une hyperbole paraboloïde et est parcourue sur toute sa longueur par une verrière qui figure l'axe vertical de la croix de lumière.

Église St-Thibaut, avant rénovation, vue de la nef.

En 1999, la tempête dévastatrice du mois de décembre avait endommagé la toiture recouverte de shingle… provisoirement, depuis 1964. La réparation des dégâts donna lieu à une grande campagne pour parachever les plans de l'architecte : une toiture en cuivre a été réalisée et le chœur a été rénové. Le sol de l'église, qui pendant près de quarante ans est resté en béton brut, a reçu un revêtement thermiquement isolant mais acoustiquement réfléchissant. Une belle réussite, encore une fois à mettre à l'actif des habitants eux-mêmes.

L'orgue arrive dans cet écrin dont l'acoustique peu réverbérante est toutefois chaude et valorisante… pour peu qu'on ne soit pas placé dans l'une des chapelles qui forment comme des oreilles
derrière le chœur mais surement pas des porte-voix.

À suivre, la construction de l'orgue Kern…

vendredi 25 janvier 2008

Pourquoi un nouvel orgue à Saint-Thibaut ?

Bonjour ! Nous voici au Pecq, entre Seine et forêts. Entre les villes royales, marquées du sceau de Louis XIV, Saint-Germain-en-Laye et Marly-le-Roi. Et si vous êtes là, c’est que vous aimez les orgues ou du moins la musique d’orgue. Peut-être tout simplement parce que vous vous intéressez à la vie culturelle de votre région, ou à la mécanique…

Bref, pourquoi, diable, construire un orgue neuf dans ce patelin ? N’y a-t-il pas des instruments dignes d’intérêt dans le coin ? À Saint-Germain, ne cherchons pas loin, Marie-Claire Alain, la grande dame de l’orgue, ne doit pas jouer sur une casserole… Et à Marly, l’église Saint-Vigor, celle-là même que fit construire Louis XIV, qui venait ici en villégiature, ne bénéficie-t-elle pas d’un instrument restauré il y a une quinzaine d’années ?

Certes, certes, revenons un peu en arrière, même si ce qui m’intéresse au premier chef est le nouvel orgue qui est en train de naître.

Tout d’abord, quand j’ai inventé mon hydraule, ce n’était pas à des fins religieuses. Ne parlons pas des chrétiens, qui n’arriveront que quelque 300 ans plus tard. Non, je cherchais à réaliser un instrument propre à remplir un théâtre, pour accompagner les représentations et animer les festivités. Et c’est bien comme cela qu’on l’entendit pendant plus de 600 ans. Les Romains s’en servaient même au cirque pour accompagner les spectacles, un peu comme on le fera au XXe siècle pour sonoriser les films muets. Plus tard, quand l’empire devint byzantin, l’orgue se fit instrument de musique de cour. Il était de toutes les fêtes impériales et on construisit un nombre impressionnant d’orgues pour les riches villas.

Les barbares sont passés par là et ont tout cassé. Ou presque. Et comme l’orgue était par excellence le serviteur, que dis-je ? l’animateur des fêtes païennes, l’Église ne voulut surtout pas en entendre parler. Les chrétiens, héritiers des chants de la synagogue, glorifiaient Dieu a cappella. Sans accompagnement. Fi des mécaniques! Et cela a bien duré huit siècles.
Charlemagne, qui s’était déclaré gardien de la chrétienté, s’est intéressé à l’instrument qu’en 757 Constantin Copronyme (empereur à Byzance) avait offert à Pépin le Bref, son père. Il en commanda un pareil pour sa cour à Aix-la-Chapelle. C’est en fait Louis le Débonnaire qui le réceptionna en 822. Au neuvième siècle de l’ère chrétienne. Alors, pour faire rapide, l’ordo romanus, qui faisait la promotion de la liturgie en chant grégorien, assit son autorité (celle du pape) dans l’empire carolingien. Et les moines, qui en étaient les propagateurs et les plus fidèles interprètes, vinrent à introduire l’orgue dans leurs monastères. Sans doute dans un but pédagogique : l’orgue, permettant de « tenir » la note jouait le rôle de « teneur » du mode (l’échelle grégorienne choisie), le ténor. Autrement dit, il donnait le La.

Vous imaginez facilement que cette magnifique invention (merci pour moi) ne laissa pas les moines indifférents et que l’orgue, une fois introduit dans le sanctuaire chrétien, allait y trouver matière à s’exprimer. D’une part en accompagnant les chantres, d’autre part en tant qu’instrument soliste. Et voilà comment la machine de foire est devenue l’Instrument — avec un grand i — de musique sacrée de la chrétienté occidentale. Le « pape des instruments », dixit Franz Liszt.
Et ça fait dix siècles que ça dure !

En France, il n’y a pour ainsi dire pas d’orgues en dehors des églises ou des temples. Et cela nous ramène à l’église Saint-Thibaut, construite au début des années soixante et qui n’avait pas d’orgue. La liturgie sans orgue ? Les chrétiens bâtisseurs s’arrangèrent pour que l’orgue de chœur de l’église Saint-Vigor soit confié au nouveau sanctuaire Saint-Thibaut.

Le petit instrument de six jeux est signé Merklin, mais il est dépourvu de buffet. Il ne comporte qu’un seul clavier manuel et une tirasse permanente au pédalier. Heureusement, il est léger à toucher et, allant à l’essentiel pour la registration, ses timbres sont agréables et l’ensemble très équilibré. Il comprend Montre 8’, Bourdon 8’, Prestant 4’, Doublette 2’, Plein Jeu II et Trompette 8’. Le problème majeur de ce serviteur dévoué (depuis 1965) est d’être placé dans une chapelle latérale en angle aigu sous une flèche qui s’envole à 35 m. Et comme il ne bénéficie pas de l’effet de porte-voix d’un buffet, il paraît bien chétif dans ce magnifique vaisseau sans pilier. Non, mais regardez-moi ça, le pauvre…


Vues du petit orgue Merklin dans la chapelle gauche de l'abside.

Les bâtisseurs (et leurs continuateurs) ont dit: « Poursuivons la construction de notre église. Dotons-la d’un orgue digne de son architecture. » Et hop ! ils constituent une association des Amis des orgues (présent et à venir) en 1995 et s’engagent dans un projet fou : faire construire un orgue neuf dans un édifice privé en l'an 2000 après Jésus-Christ. Mais, bon, ils sont fous… Je passe sur toute une liste d’interrogations, de démarches, de vicissitudes et autres embûches. En 1999, ils ont ficelé le projet suivant, un orgue reprenant l’esthétique sonore des Silbermann (André et Gottfried) tout en innovant.

Petit aparté sur le choix de l’esthétique sonore
Dans la région des Yvelines et de l’ouest de l’Ile-de-France, il existe un grand nombre d’orgues romantiques Cavaillé-Coll ou d’inspiration (XIXe siècle), il y a aussi pas mal d’instruments néo-classiques (deuxième moitié du XXe siècle). On connaît le merveilleux Clicquot de la chapelle du château de Versailles et celui de Houdan, mais d’orgue correspondant à l’esthétique de l’âge d’or du XVIIIe siècle en Saxe, point. Et pourtant, qui ne vénère pas Jean-Sébastien Bach ?


Voici le projet qui servit à convaincre les instances publiques à soutenir et à financer pour partie la réalisation d’un orgue neuf dans l’église Saint-Thibaut.

En vert, les jeux à bouche ; en rouge, les mutations simples ; en bleu, les mutations composées ; en orangé, les jeux d'anche.

Cet instrument, de taille moyenne, comporte 23 jeux répartis sur 3 claviers manuels et un pédalier. Il devait également posséder tous les échanges possibles entre claviers et avec le pédalier. Le but avoué était, dans le respect de l'esthétique sonore des orgues alsaciens et saxons des Silbermann, d'offrir un large éventail de combinaisons. Le Positif placé dans une boîte expressive, loin d'être une incongruité par rapport au XVIIIe siècle (rappelons, en effet, que c'est Gottfried Silbermann qui l'a introduite dans la facture allemande), ouvrait des perspectives d'interprétation de la musique du XIXe siècle, même si l'esthétique générale n'était nullement romantique.

Ce projet avait l'ambition de répondre à la fois aux besoins de la musique liturgique, accompagnement d'une assemblée ou d'un chœur mais aussi jeu soliste et improvisation, et au souci pédagogique d'une classe d'orgue à venir. L'interprétation du grand répertoire, bien entendu, n'était pas oubliée, puisque le projet artistique et culturel accompagnant cet orgue met l'accent sur des concerts de chœurs et chorales, ainsi que sur la promotion des jeunes talents.

Beaucoup d'exigence, donc, dans la démarche de l'AOST. Beaucoup de sérieux également. Ce projet reçu l'aval de personnalités du monde de l'orgue, telles que Marie-Claire Alain, Susan Landale, François-Henri Houbard ou encore Jean-Pierre Millioud.

Mais ce n'est pas lui qui verra le jour…